jeudi 3 mars 2016

Hipgnosis

Ce bureau de graphistes anglais, basé à Londres, est réputé pour ses pochettes de disques rock. Leur première commande date de 1968, lorsque Pink Floyd leur demande de réaliser la couverture de leur second album.
La particularité d’Hipgnosis est de travailler à partir de photos qu’ils prennent eux-mêmes. Elles sont ensuite retouchées avec un mélange de techniques complexes (aérographe, photomontages) qui ouvrent la voie du « photo design » en préfigurant les trucages digitaux de photoshop et des logiciels 3D.
Leurs pochettes élaborées représentent des mises en scène dramatiques et théâtrales, où souvent les membres des groupes ne figurent pas (au grand regret des maisons de disques). Elles ressemblent à des tableaux photographiques surréalistes, voire à des photos de films de science-fiction, contenant des sortes de petites histoires se référant au titre de l’album ou aux paroles des chansons.
L’originalité et la qualité de leur démarche leur permettra de collaborer avec les groupes de rock anglais les plus connus des années 70 : Led Zeppelin, Genesis,  ACDC, The Police… 
C’est l’âge d’or du vinyl, où les albums sont fabriqués avec un soin extrême, comme des objets à part entière.
La pochette d’Hipgnosis la plus célèbre date de 1973. C’est celle d’un album de Pink Floyd, The Dark Side Of The Moon, avec un prisme traversé par des rayons lumineux. Elle est souvent acclamée comme une des meilleures pochettes de disques de tous les temps. L’album lui-même se vend à des millions d’exemplaires.
Leurs réalisations très soignées résument parfaitement l’esprit de leur époque, avec beaucoup d’audace, de liberté et d’humour. Leur perfection technique les rapproche de l’esthétique publicitaire, avec l’irrévérence en plus.
A la fin des années 70, l’arrivée du mouvement punk signifie la fin de la suprématie du rock progressif. Cette évolution bouleverse l’industrie musicale et par conséquent la production des pochettes de disques. L’esthétique prônée par ces nouveaux groupes (même éphémères) se situe totalement à l’opposé des « tableaux photographiques » élaborés (et aussi très chers à produire) d’Hipgnosis. Par exemple, la pochette du premier album des Sex Pistols, Never Mind The Bollocks, est fabriquée à partir de simples lettres découpées dans des journaux. Tandis qu’Hipgnosis travaille avec des budgets de plus de 100.000 euros par couverture d’album, la réalisation de cette pochette des Sex Pistols n’a coûté que quelques euros.

Le studio met fin à ses activités au début des années 80, après avoir réalisé 190 couvertures d’albums.



























La couverture du premier album des Sex Pistols :


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